U-Laga M’Ba

U-Laga M’Ba travaille sur le concours félin de Bubastis lorsque Lasser le rencontre. C'est un universitaire nubien qui apportera une aide précieuse à notre détective...

Pendant le concours félin de Bubastis, voici comment U-Laga M'Ba se présente à Lasser : "Je suis U-Laga M’ba, scribe du concours et grand spécialiste de la gent féline. J’ai étudié auprès des plus grands savants et j’enseigne la physio-mythologie des chats sacrés à l’université du Caire.". Notre détective voit d'emblée qu'il a affaire à un lettré.

Le scribe aide Lasser dans son enquête et se voit récompensé par Sekhmet : "Voici ta nomination comme Conservateur de la Grande Bibliothèque d’Alexandrie." L'universitaire n'est pas peu fier : "U-Laga a rosi de plaisir et de fierté. Pour un lettré tel que lui, l’attribution d’un tel poste représentait un honneur que nombre de ses collègues lui envieraient. Sa carrière venait de faire un bond formidable."

Son histoire

U-Laga M'Ba vit au Caire. Lorsque Lasser se rend chez lui, il découvre avec curiosité l'endroit où il vit : "C’était un petit appartement, modeste mais convenable, décoré à la mode nubienne. Il y avait des peaux de bêtes aux murs et sur le sol et, un peu partout, des masques étranges, des calebasses sculptées, des statues en bois… Avait-il le mal du pays ?" Le pays qu'évoque Lasser, c'est la Nubie.

Quand Lasser doit se rendre à Napata pour enquêter à la Cour du pharaon noir, U-Laga n'hésite pas à retarder son départ vers Alexandrie pour l'accompagner. Et notre détective découvrira sa famille, qui vit dans le village de Kerma : "Un groupe de villageois venait à notre rencontre, mené par un vieil homme qui marchait d’un pas digne. Quand celui-ci nous a rejoints, U-Laga s’est incliné respectueusement devant lui et lui a baisé les mains, visiblement très ému." L'ancien, chef du village, est O-Bama M'Ba, le grand-père d'U-Laga.U-Laga M’Ba raconte à Lasser que ses parents sont morts dans le désert lors d’une attaque de brigands. Il n’avait que quatre ans, et ses grands-parents l’ont alors recueilli pour l’élever.

Voici la description d'O-Bama M'Ba : "Le vieil homme rayonnait d’une autorité naturelle que nul n’aurait eu l’idée de remettre en cause. Il était vêtu d’un pagne de lin et portait un collier de plusieurs rangs de perles de bois, d’ivoire et de dents de félins. Il avait mis sur ses épaules une peau de léopard – la tenue d’apparat, d’après ce que je savais des coutumes nubiennes. Ses cheveux crépus étaient taillés très en hauteur et sculptés dans une forme qui évoquait la double couronne de Pharaon, en Égypte."

U-Laga M'Ba quitte la Nubie alors qu'il est encore jeune, bien décidé à se faire une place en Egypte. Et il y parvient grâce à Lasser. Une nouvelle vie l'attend à Alexandrie, dans la plus grande et la plus prestigieuse bibliothèque du monde. 

Son caractère

Lors de leur première rencontre, Lasser ne peut s'empêcher d'être impressionné par le personnage : "Malgré son âge relativement jeune, il se dégageait de lui une impression de profond savoir, de sagesse et de sérénité."

U-Laga M'Ba est intelligent et très intègre. C'est aussi un ami fidèle qui n'hésitera pas à répondre à Lasser à chaque fois que le détective aura besoin de lui.

L'évolution du personnage

Dans Un privé sur le Nil, U-Laga M'Ba est un jeune scribe qui essaie de faire reconnaître ses talents. Lorsqu'on le retrouve dans Mariage à l'égyptienne, il occupe une position en vue à la bibliothèque d'Alexandrie et il s'y épanouit. Il jouera encore un rôle dans Mystère en Atlantide (en cours d'écriture) en mettant à la disposition de Lasser les ressources immenses de sa bibliothèque.

Les scribes en Egypte ancienne : la réalité historique

Le scribe (du latin scriba, de scribere, écrire) désigne dans l'Egypte antique un fonctionnaire lettré, éduqué dans l’art de l’écriture et de l'arithmétique. Omniprésent comme administrateur, comptable, littérateur ou écrivain public, il fait fonctionner l’État de Pharaon au sein de sa bureaucratie, de son armée ou de ses temples. Le scribe royal domine l’administration centrale. Les scribes supérieurs font partie de la cour de pharaon, ils ne paient pas d’impôts et n’ont pas d’obligations militaires.

Associée initialement à la déesse Seshat (celle qui écrit ; lit. celle qui est un scribe), la profession de scribe passa sous la protection du dieu Thot, au cours des dernières dynasties. La position de scribe est héréditaire. Elle se lègue de père en fils mais suppose une bonne transmission des connaissances, en particulier par une sérieuse éducation, dès l’âge de cinq ans et pendant une douzaine d’années, à la grammaire, aux textes classiques, au droit, aux langues, à l’histoire, à la géographie et la comptabilité, enseignements donnés dans une maison de vie, dépendant du temple, lieu tenant tout à fois d’une bibliothèque, où l’on conserve les précieux papyrus et où savants et lettrés se retrouvent, et de centre de formation pour les scribes et les prêtres.

Le scribe maîtrise les différentes formes de caractères écrits : écriture hiéroglyphique, à base de symboles, écriture hiératique, à forme cursive et logographique, écriture démotique, de type logo-syllabique et ancêtre du copte (le hiéroglyphique, le démotique et le grec ancien sont les trois langues de la fameuse pierre de Rosette).

Maître de l’écrit et du savoir, le scribe en a les attributs symboliques. Représenté vêtu simplement d’un pagne, le calame (roseau taillé en pointe) à la main, un papyrus ou un ostracon (tesson de poterie) dans l’autre, le scribe exerce une profession respectée, que le texte célèbre dit « de l'enseignement de Khéty » consacre comme l’activité la plus noble et honorable dans la société égyptienne. Il est d’ailleurs remarquable que la représentation de l’unité monétaire la plus élevée du royaume soit le hiéroglyphe du scribe. À l’époque tardive, le babouin est l’animal qui lui est consacré et qui sert à le représenter.