Les voitures
Les voitures tiennent une certaine place dans la série Le détective des Dieux. Il y a plusieurs raisons à cela. D'une part, dans les années 30, c'était un moyen de transport en plein essor, même s'il était encore réservé à une certaine élite. D'autre part, cette époque a vu le développement de voitures de luxe magnifiques qui sont encore des références aujourd'hui pour les collectionneurs. Bien évidemment, les dieux vont devenir des clients privilégiés pour ces véhicules de rêve !
La voiture de luxe, qu'est-ce que c'est ?
Dans la tradition, les voitures sont carrossées sur-mesure selon la demande et l’exigence du client, mais le moteur et le châssis sont fournis par le constructeur. Dès le début du 20ème siècle, des constructeurs se sont spécialisés dans l’automobile de luxe pour l’élite sociale comme Rolls Royce, Jaguar, Aston Martin, Bugatti, Delahaye, Porsche, Mercedes, Cadillac... La voiture devient affaire de puissance, de décoration intérieure, de qualité de peinture et d’ornements.
De grands noms de l’artisanat, de la mode habillent sur mesure le véhicule : Hermès ou Vuitton pour les malles, Lalique pour les bouchons de radiateur en cristal... Chaque moulure, coloris et chaque aménagement, même le plus minime, relèvent de l’accessoire de mode et deviennent un signe ostentatoire de richesse. Il est primordial de se distinguer par opposition à l’industrie de masse. Il s’agit donc de personnaliser les automobiles dans les détails en accord avec le client.
L'évolution des lignes de prestige
Toute la première moitié du 20ème siècle, la voiture est un signe de distinction sociale. Les voitures de luxe sont fantasmatiques. Leur capot est allongé, une longue courbe relie les ailes au marchepied. Avec l’essor de l’aérodynamisme, les voitures de luxe s’épurent vers la continuité de la ligne.
Entre les deux guerres, la voiture de luxe relève de l’hybride entre symbole de modernité et attributs du prestige social. De nouveaux clients (nouveaux riches industriels, star de cinéma...) renouvellent le marché. La ligne de la voiture de luxe est sculpturale, influencée par l’aérodynamisme. De nombreuses touches de chrome sont ajoutées, mais une dignité héritée du passé est conservée. Elle se manifeste dans des capot droits, des calandres et pare-brises inclinés. Ses voitures de luxe se révèlent être un juste équilibre entre tradition et modernité, à la recherche d’une esthétique durable.
Jusqu’à la seconde guerre mondiale, la tradition artisanale est conservée comme gage de qualité et marque de distinction sociale (matériaux, finitions, dimensions...). L’aspect des voitures de luxe dépend donc toujours du carrossier. Dans les années 1920, les automobilistes se rendent compte que leur véhicule n’est pas seulement un moyen de transport mais un objet chargé en connotations sociales et culturelles. L’industrie de masse emprunte donc des signes à l’industrie du luxe afin de combler le manque de prestige de leur voiture. Dans les années 30 le creux entre voiture du peuple et voiture de prestige diminue par imitation. En parallèle, le commerce des voitures de luxe sera bloqué par la crise économique des années trente. La seconde guerre mettra un terme à ce marché, devenu trop coûteux, aristocratique et élitiste. Seules quelques firmes survivront.
Pourquoi des voitures de luxe dans les aventures de Lasser ?
Dès le tome 1, Un privé sur le Nil, le lecteur constate que les "belles bagnoles" tiennent une bonne place dans les volumes de la série. Elles y sont décrites avec force détails. Mais pourquoi ? Tout simplement parce que l'un des membres du "noir duo" d'auteurs est fan de voitures de collection a a pratiqué, à ses heures, la mécanique automobile. Vous allez immédiatement penser qu'il s'agit de Philippe Ward. Perdu ! C'est Sylvie Miller qui adore parsemer le récit de véhicules de rêve. Mais avec les dieux, imbus d'eux-mêmes et prompts à parader devant les humains, avouez que l'occasion était belle !